Aux origines de Criel-sur-Mer

Curborius, Créolium, Criolium… Autant de noms anciens qui ont donné naissance à Criel-sur-Mer.

L’histoire de la commune remonte à l’époque celtique. Dès 1846, les fouilles menées par l’abbé Cochet mettent au jour des vestiges gallo-romains : sculptures, objets du quotidien et traces d’une agglomération déjà prospère. Au XIIIᵉ siècle, Criel compte environ 1 800 habitants, témoignant de son dynamisme au fil des siècles.

Blotti au creux de la vallée de l’Yères, le bourg de Criel-sur-Mer se situe à deux kilomètres du littoral de la Côte d’Albâtre. Il est dominé au nord-ouest par le Mont Joli Bois, autrefois appelé Mont Acqueux, où s’élevait autrefois l’église Saint-Valéry, aujourd’hui disparue.

Un passé marqué par l’histoire

Au Moyen Âge, l’invasion anglaise entraîne la conquête des forteresses du comté d’Eu, dont le château du Besle (ou Baisle) à Criel. De cette imposante forteresse, il subsiste encore aujourd’hui de puissantes murailles de silex.

En 1685, la Grande Mademoiselle rachète le Manoir de Briançon et le transforme en hospice-orphelinat, répondant aux besoins d’une région durement touchée par les épidémies et les naufrages des marins.

Avec l’arrivée du chemin de fer de Dieppe à Eu en 1872, Criel entre dans une nouvelle ère. La gare « Criel-Touffreville », située à proximité du viaduc qui enjambe l’Yères, permet l’exportation des galets ramassés sur le littoral vers le monde entier, pour des usages industriels.

L’essor balnéaire

À la fin du XIXᵉ siècle, les plages de Criel et de Mesnil-Val connaissent un essor fulgurant. Casinos, somptueux hôtels et villas balnéaires à l’architecture innovante et typique de la côte normande attirent une clientèle aisée en quête d’évasion. Malheureusement, la Seconde Guerre mondiale entraîne la disparition d’une grande partie de ces édifices emblématiques.


Mesnil-Val et son architecture

Avec l’essor des bains de mer au début du XIXᵉ siècle, la côte normande se dote d’un patrimoine architectural unique, mêlant élégance et audace. Villas aux toitures complexes, balcons ouvragés, belvédères offrant une vue imprenable sur la mer : chaque demeure reflète le raffinement de cette époque où l’on venait chercher les bienfaits de l’air marin.

À Mesnil-Val, ce riche héritage se dévoile dans les rues proches de la plage, notamment la rue de la Mer et ses adjacentes. Ici, les façades arborent une harmonieuse combinaison de charpentes apparentes, de pans de bois, de briques et de silex, sublimées par des ornements en céramique et poterie émaillée. Un véritable témoignage du savoir-faire architectural qui confère à Mesnil-Val son charme intemporel.


Plages de galets et falaises de craie et silex

Les deux plages de Criel (Criel-plage et Mesnil-Val) s’étendent sous le regard imposant des plus hautes falaises de craie d’Europe. Jadis, l’exploitation des galets a largement contribué à l’essor économique local, façonnant l’histoire du littoral.

Culminant à 106 mètres au sommet du Mont Joli Bois, ces falaises offrent un panorama exceptionnel. Par temps clair, le regard porte à l’ouest jusqu’au phare d’Ailly, au-delà de Dieppe, et à l’est jusqu’à la baie de Somme, dévoilant un paysage grandiose où ciel et mer se confondent à l’infini.


Le Manoir de Briançon, au cœur de l’histoire crielloise

Situé au cœur du bourg, le Manoir de Briançon traverse les siècles avec élégance. Construit à la fin du XVIᵉ siècle, il fut la propriété des seigneurs de Briançon avant d’être racheté en 1695 par Anne Marie Louise d’Orléans, plus connue sous le nom de « La Grande Mademoiselle », cousine de Louis XIV. Sensible au sort des populations maritimes, elle transforma le manoir en hospice dédié à l’éducation des orphelins de marins.

Après avoir été occupé par des religieuses pendant plusieurs siècles, le bâtiment fut abandonné par ces dernières et devint, en 1972, le siège de la mairie de Criel-sur-Mer. Aujourd’hui, il abrite les services administratifs de la commune, ainsi qu’une bibliothèque et plusieurs salles mises à disposition des associations et des réceptions.

Un lieu chargé d’histoire, toujours au service des Criellois.


Le Château de Chantereine, entre histoire et convivialité

Ancienne demeure seigneuriale, le Château de Chantereine aurait été construit vers 1770 par la marquise de Reynel. Au fil des siècles, il change plusieurs fois de propriétaires et est réquisitionné à plusieurs reprises pour des usages militaires.

En 1930, l’Union des Coopérateurs (COOP) en fait l’acquisition et y établit une colonie de vacances, accueillant jusqu’à 2 000 enfants par an. En 1984, la municipalité rachète le domaine pour en faire une auberge de jeunesse et un lieu d’activités associatives (MJC, sports, centre de loisirs, …).

Aujourd’hui, le château demeure un lieu d’échange et d’animation. Ses annexes abritent des salles dédiées aux associations locales, aux activités culturelles et sportives, ainsi qu’un gymnase.

Un site emblématique, où patrimoine et dynamisme communal se rencontrent.


L’église Saint Aubin, témoin des siècles

Érigée au XIVᵉ siècle, détruite puis reconstruite au XVIᵉ siècle avant d’être rénovée au XIXᵉ siècle, l’église Saint-Aubin porte en elle l’empreinte des époques qu’elle a traversées. Son architecture, mêlant silex, grès et pierre blanche, témoigne du savoir-faire régional et confère à l’édifice une allure à la fois sobre et majestueuse.

À ses côtés, l’ancien presbytère a récemment fait peau neuve pour accueillir l’Espace Enfance « TiTou », un lieu dédié aux plus jeunes. Les anciens jardins du curé, eux aussi réhabilités, sont désormais ouverts au public en journée, offrant un havre de verdure accessible face au cimetière.


L’Yères et sa vallée

Rivière de première catégorie, préservée de la pollution industrielle, l’Yères, fleuve côtier, prend sa source à une quarantaine de kilomètres de la côte.

Elle serpente entre les coteaux boisés de chênes et de hêtres, et s’agrémente de nombreux moulins dont certains sont restaurés.

Lieu de randonnées pédestres ou équestres, sa vallée reste une des plus belles et des plus naturelles de Normandie.